La réforme des retraites annoncée par le président se précise. Que nous réserve-t-elle ?
Le gouvernement s’apprête à lancer le chantier des retraites. Longuement réfléchie par le président de la république, cette réforme interroge et inquiète parfois. Que sait-on actuellement des changements à venir ? Voici quelques éléments de réponse.
Les discussions commenceront dès la rentrée de septembre
À l’occasion de son discours d’investiture le 7 mai dernier, Emmanuel Macron avait répété qu’il fallait agir pour les retraites. Comme promis, cette mesure phare sera lancée dans peu de temps. Une première concertation aura lieu en septembre, après la réunion du Conseil national de la refondation. Olivier Dussopt, l’actuel ministre du travail, a récemment annoncé : « Nous maintenons l’été 2023 comme horizon pour l’entrée en vigueur des premiers effets de la réforme ». C’est bel et bien ce que le président Macron avait prévu lors de son allocution le 14 juillet.
Sans surprise, la réforme des retraites abordera le relèvement progressif de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Mais elle doit également tenir compte des carrières pénibles ou longues. Il sera également question d’une pension minimale à taux plein, élevée à 1 100 euros et d’une suppression des principaux régimes spéciaux.
Au début du mois de juillet, Elisabeth Borne, première ministre, s’est exprimée devant les députés. « …nous devrons travailler progressivement un peu plus longtemps, une réforme des retraites sera indispensable à la pérennité de notre système par répartition.« a-t-elle déclaré.
De nombreux opposants à la réforme des retraites imaginée par le gouvernement Macron
Il est fort probable que cette réforme à venir divise l’hémicycle. D’une part, il y a la Nupes qui réclame la retraite à 60 ans. Ces députés sont donc totalement opposés à la réforme proposée par le gouvernement Macron. Les LR sont quant à eux favorables à un allongement de la durée de cotisation. Mais pour les députés RN, il est inconcevable que la retraite ne soit accessible qu’à 65 ans. « Je me refuse à accepter la retraite à 65 ans. Pour le coup, je n’accepterai que la proposition que nous avons pu faire parce qu’elle est juste, celle qui consiste à permettre aux gens de partir entre 60 et 62 ans entre 40 et 42 annuités en fonction de l’âge où ils sont entrés dans le système. » a martelé Marine Le Pen.
Mais qu’en pensent les syndicats ? C’est un refus catégorique pour FO qui se dresse contre tout recul de l’âge légal de départ à la retraite, mais également contre un allongement de la durée de cotisation. Quant à la CFDT, elle s’avère tout autant emballée. Son secrétaire général, Laurent Berger, entrevoit un « chaos social » en évoquant ce fameux report de l’âge légal de départ à la retraite. « Il serait dingue de croire à un débat serein sur les retraites. On sera vent debout » a-t-il affirmé. La CGT et SUD ont, quant à eux, déjà déposé un préavis de grève pour le 29 septembre. La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon prévoit, elle aussi, une manifestation dès la rentrée pour le pouvoir d’achat.
À savoir qu’en parallèle, le gouvernement souhaite lancer la réforme de l’assurance chômage. À partir du mois de septembre, les débats prévoient donc d’être houleux dans l’hémicycle.