La moutarde n’a toujours pas fait son retour dans nos rayons. On vous explique les raisons de cette pénurie et la date potentielle de son retour… Ce n’est pas pour tout de suite…
Comme vous le savez, la moutarde est en pénurie pour plusieurs raisons. La sécheresse au Canada et la gu*rre entre l’Ukraine et la Russie. Alors, ce condiment est devenu précieux est rare dans les rayons. Et quand on a la chance de trouver les célèbres pots, ils sont très chers ! Entre problèmes de production, d’approvisionnement et de prix, quand peut-on espérer retrouver notre chère moutarde sur nos tables à un prix convenable ?
À quand le come-back de la moutarde ?
La ville de Dijon est très réputée pour la qualité de sa moutarde. Alors, les Français pensaient que le pays avait les graines suffisantes pour la produire. Hélas, non ! L’hexagone importe les graines de moutarde depuis le Canada. Mais, ce dernier a connu une grande sécheresse pendant l’année 2021, ce qui a réduit la récolte. Une des conséquences du réchauffement climatique, car les températures ont été jusqu’à 50° degré…
Deux problèmes pour la production de moutarde
Le Canada est le premier cultivateur et exportateur mondial. « En juillet 2021, il y a eu un dôme de chaleur dans l’Ouest canadien qui a réduit de 50 % la récolte de moutarde brune. Celle dont on a besoin pour faire de la moutarde de Dijon », selon les informations de Luc Vandermaesen, le directeur général de Reine de Dijon. Donc, phénomène logique, le Canada a limité ses exportations et augmenté ses tarifs. Et sans graines de moutarde, impossible de faire de la moutarde ! Est-ce que d’autres pays auraient pu prendre le relai pour compenser ?
Oui, la Russie et l’Ukraine ! Ce sont aussi des gros producteurs de graines de moutarde. La Russie arrive en seconde position mondiale et l’Ukraine en cinquième. Mais, avec leur conflit qui a éclaté en février, l’Ukraine a stoppé sa production tandis que la Russie a été sanctionnée. Mais, alors, est-ce qu’on va revoir un jour ce condiment dans nos rayons ? Et si oui, quand ?
La patience est de mise !
Pour Luc Vandermaesen, les Français vont devoir faire preuve de patience, car la situation ne va pas s’améliorer demain. Celui-ci regrette que « cela ne prenne encore un peu de temps avant de pouvoir se réapprovisionner ». Et, plus la moutarde se fait rare dans les rayons, plus son tarif grimpe. Pour preuve, son prix a augmenté de 14 % sur une année, d’après les informations de l’IRI. « La prochaine récolte aura lieu en Bourgogne courant juillet et les usines auront de la graine à travailler dès la fin septembre. La durée de la production dépendra néanmoins de la météo dans les semaines qui viennent, tant en France qu’au Canada, et de la quantité récoltée. La graine canadienne n’arrivera en France qu’en fin d’année. D’une part, car elle est récoltée plus tardivement qu’en France (août), d’autre part, car le délai de transport est beaucoup plus long. »
L’occasion de relancer la production française ?
Est-ce que ce ne serait pas l’occasion pour la France de redevenir maitre de son destin et de cultiver les graines de moutarde sur son sol ? Les producteurs bourguignons l’espèrent vivement et souhaitent « tripler les surfaces cultivées dans la région pour atteindre les 10 000 hectares, soit environ 1 % des surfaces cultivables de la région », selon Fabrice Genin, le président de l’Association des producteurs de graines de moutarde de Bourgogne (APGMP).
