Chaque jour, les réseaux sociaux déplorent l’apparition d’une nouvelle bactérie en supermarché. Après le traumatisme, vient le temps des remises en question. Comment éviter que cet horrible phénomène prenne encore de l’ampleur ?

En ce moment, les médias abordent les soucis de rappel d’alimentation. Or, face à la propagation des cas, on se sent impuissant. Que faire ?
Notre alimentation est en danger !

Disponible sur YouTube, cette infographie résume bien les choses. Lorsqu’il y a un problème dans l’alimentation, tout le monde est concerné. Des usines en passant par les revendeurs, ils doivent rendre des comptes aux consommateurs. Hélas, après avoir compris les mécanismes de la théorie, dans la réalité, il y a malheureusement encore trop souvent de rebondissements. Afin de vous faire réagir, nous vous expose la situation sans l*ngue de bois. Accrochez-vous, vous rentrez dans une zone de turbulences !

La stratégie de l’autocontrôle à bout de souffle ?

Juste avant la pandémie, Stéphanie Chevalier-Lopez décroche le titre de Meilleur Ouvrier de France. Après avoir partagé ses astuces sur les réseaux sociaux, elle décide de se consacrer à la sécurité de l’alimentation. De but en blanc, elle nous précise que toutes « les entreprises agroalimentaires » se soumettent régulièrement à une introspection en interne. Par exemple, ces sociétés n’hésitent pas à envoyer « envoient des échantillons de leurs produits en laboratoire pour analyse. » Ensuite, elle sait de source sûre qu’« à l’échelle industrielle, les distributeurs vont faire des audits chez leurs fournisseurs ». Hélas, du côté du secrétaire général de Solidaires CCRF, on n’est pas si optimistes. Il tient à apporter quelques nuances à l’argumentaire de la gérante de SCL Qualité. Un « simple contrôle visuel visant à s’assurer qu’il n’y a pas de débris sur la chaîne » suffit-il pour éviter les scandales ? Visiblement non ! Pire encore, si un problème « de contamination » remonte jusqu’aux oreilles des agents de la DGCCRF, ces derniers réquisitionnent tous les professionnels du secteur. Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?

Dans l’institut Foodwatch France, on nous décrit en détail la procédure. « Il y a une obligation légale pour les professionnels de l’agroalimentaire d’informer les autorités sanitaires et de procéder à ces retraits [des entrepôts et des rayons] et rappels [de produits déjà vendus] de [ceux] impropres à la consommation » là encore, nous déplore la lenteur du système. De surcroit, plusieurs jours sont nécessaires pour mettre en place une telle opération alimentation. On l’a vu avec Kinder, cela n’a pas empêché les dommages collatéraux chez les petits et grands gourmands.
QUID du décalage entre le rappel et les rayons

Finalement, Stéphanie Chevalier-Lopez avoue à demi-mot que les industriels ont encore d’énormes progrès à faire. « Quand ils envoient des échantillons pour analyse à des laboratoires, cela peut prendre de cinq à dix jours. » Elle souligne ce paradoxe en sachant qu’il risque de faire frissonner les férus d’alimentation. « Or, ils dispatchent ces produits sur le marché avant d’avoir les résultats. » Tout ça ne viendrait que d’un problème de la logistique ? nous ne peut pas le croire !
Quelle solution pour une merveille d’alimentation ?

Face à la pénurie de ressources et de personnes qualifiées à détecter les rappels, le verdict de Roland Girerd est sans appel. « Nos conditions de travail se sont dégradées et nous n’avons pas les moyens d’assurer l’ensemble de nos missions. » Et ce n’est pas l’inflation et la perte du pouvoir d’achat qui devraient édulcorer le contenu de nos assiettes. Selon lui, il n’est pas raisonnable de « laisser le système reposer sur la seule confiance accordée aux industriels ».

Avant de faire les courses, rendez-vous sur Rappel-Conso !

C’est une évidence. Ce fameux « risque zéro » est aussi crédible qu’un dessin animé de Walt Disney. Heureusement, depuis le printemps 2021, la plateforme Rappel Conso tente d’apaiser les esprits. Son leitmotiv est de « centralise lres alertes de produits dangereux, indique le ministère de l’Agriculture. » Gratuitement, sur Twitter, les clients ont accès à toutes les données des industriels. Si ces derniers ne jouent pas cartes sur table et dissimulent les rappels, c’est un désastre. Personne ne souhaite, et surtout pas nous, que l’excellente réputation de la gastronomie française disparaisse au profit des bactéries en tout genre. Suite dans notre prochain numéro…

Merci à nos confrères de 20 minutes et les associations FoodWatch, SCL Qualité ainsi que les experts de la DCCGRF qui ne comptent pas leurs heures pour nous protéger !